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1978-Album-ToutCorps

TOUT CORPS VIVANT BRANCHÉ SUR LE SECTEUR ÉTANT APPELÉ À S’ÉMOUVOIR…

1978

01.

L'ascenseur de 22h43 (1ère partie)

Paroles
02.

La fin du Saint-Empire Romain Germanique

Paroles
03.

Je t'en remets au vent

Paroles
04.

La maison Borniol

Paroles
05.

La Cancoillotte

Paroles
06.

L'ascenseur de 22h43 (2ème partie)

Paroles
07.

Première descente aux enfers par la face nord

Paroles
08.

22 Mai

Paroles
09.

La dèche, le twist & le reste

Paroles
10.

La fille du coupeur de joints

Paroles
11.

Le chant du fou

Paroles
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L'ascenseur de 22h43 (1ère partie)

attention, attention !
la concierge se trouve actuellement dans l’escalier mais comme elle ne le sait pas vous êtes priés de ne pas la déranger

j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
en provenance de babylone
les quais seront encombrés de pendus
laissant claquer leurs mâchoires dans le vent
en guise de discours de bienvenue (bis)

j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
en provenance de babylone
je ne connaîtrai rien de tes habitudes
il se peut même que tu sois décédée
mais j’demanderai ta main pour la couper (bis)

attention, attention !
sur le palier numéro 2 l’ascenseur de 22h43 en provenance de babylone est annoncé… veuillez dégager le vide-ordure s’il vous plaît & ne pas laisser les enfants s’amuser avec les fils à haute tension

tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir…

j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
& je viendrai relever le compteur de ton ennui
il te faudra sans doute changer de tête
& puis brancher ton cerveau sur ton cœur
rien ne sera plus jamais comme avant (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La fin du Saint-Empire Romain Germanique

je suis le fils d’une société
fondamentalement épuisée
passe-moi ma pipe de marijane
sinon j’me shoote à la banane
tout comme ses autres copains mon père
s’en revenait de germany
quand on leur a dit les petits pères
faut nous faire d’la démographie
moi c’est comme ça que j’ai débarqué
par un beau matin aux aurores
la guerre venait de se terminer
on revendait les miradors
les miradors…

avec les germes de la guerre
on ne fabrique que des tarés
moi j’ai le cœur qui tape à l’envers
& le cerveau qui a des ratés
pourtant on m’a donné l’enfance
d’un p’tit français bien rassasié
jusqu’à l’école où mendès france
venait nous donner la tétée
mais si j’fus un beau nourrisson
répondant aux normes nestlé
aujourd’hui j’ai l’air tellement con
qu’on veut pas de moi même dans l’armée
même dans l’armée…

d’ailleurs j’suis toujours mal foutu
j’ai mal aux seins, j’ai mal au…
y’a guère que dans la naphtaline
que j’trouve un peu de vitamines
& pour ce qui est des nanas
j’ai même plus le courage de draguer
quand je les emmène au cinéma
je m’endors aux actualités
faut dire que maintenant les starlettes
ça devient micheton à dégommer
quand elles cartonnent pas MLF
elles vous allongent au karaté
au karaté…

arné sné connunu palome
massasné masna en sodome
loukoum loukoum dé trougaga
aro snavi rutabaga
je suis le fils d’une société
fondamentalement épuisée
refile moi mon dirladada
sinon j’me shoote au banania
c’est la fin de mes éructations
j’ai pas le courage d’aller plus loin
mieux vaut s’arrêter là sinon
ça va se terminer en boudin
ouais en boudin…

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Je t'en remets au vent

d’avoir voulu vivre avec moi
t’as gâché deux ans de ta vie
deux ans suspendue à ta croix
à veiller sur mes insomnies
pourtant toi tu as tout donné
& tout le meilleur de toi-même
à moi qui ai tout su garder
toujours replié sur moi-même

mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent

toi tu essayais de comprendre
ce que mes chansons voulaient dire
agenouillée dans l’existence
tu m’encourageais à écrire
mais moi je restais hermétique
indifférent à tes envies
à mettre sa vie en musique
on en oublie parfois de vivre

mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent

tout est de ma faute en ce jour
& je reconnais mes erreurs
indifférent à tant d’amour
j’accuse mes imbuvables humeurs
mais toi ne te retourne pas
va droit sur ton nouveau chemin
je n’ai jamais aimé que moi
& je reste sans lendemain

mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La maison Borniol

hé, y’a quelqu’un ?
oh, y’a quelqu’un ?
c’est moi borniol
& je viens livrer le cercueil
si vous m’payez un coup d’alcool
ben moi j’vous fais les clous à l’œil
ouais, c’est moi borniol
service rapide & je contente
même la veuve du guignol
vu qu’je fais le service après-vente

les temps sont durs, c’est pas mariole
vivement que revienne le choléra
je pourrai changer de chignole
& me payer le cinéma
& si le choléra marche bien
je pourrai faire des folies
j’agrandirai mon magasin
& je prendrai des apprentis

je serai la maison borniol
le supermarché de la mort
cercueils à fleurs pour les pauvres mômes
& à roulettes pour les vieillards
je serai la maison borniol… borniol… borniol
maison borniol (bis)
bières, cercueils, catafalques
maison borniol (bis)
demandez notre catalogue automne/hiver
maison borniol (bis)
15 % de réduction sur suicide collectif
maison borniol (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La Cancoillotte

les bretons ont des chapeaux ronds
les parisiens ont le panthéon
les occitans ont fos-sur-mer
& les lorrains servan-schreiber
les alsaciennes font des biscuits
que l’on trouve aussi à paris
à ces gens là on dit caca
car ils n’ont pas ce que l’on a

la cancan-cancoillotte
c’est un mets ben franc-comtois
tout en dansant la gavotte
on s’beurre la gueule à l’arbois
la cancan-cancoillotte
ce n’est pas pour ces françois
quand ils viennent avec leurs bottes
on leur dit nenni ma foi !

mon gars tu prends le méton
que tu verses dans le caquelon
avec de l’ail, avec du beurre
avec ton manche, avec ton cœur
& faut touiller ça c’est sûr
sinon ça devient de la confiture
la cancoillotte c’est tout un art
& faut rien laisser au hasard

la cancan-cancoillotte
c’est un mets bien franc-comtois
tout en dansant la gavotte
on s’beurre la gueule à l’arbois
la cancan-cancoillotte
ce n’est pas pour ces françois
tout en pelotant la charlotte
on la mange avec les doigts

si avec charlotte tu vas plus loin
mets de la cancoillotte sur le traversin
j’te jure mon pote ce truc c’est dingue
ça te fout le vertige pour le bastringue
mais va pas le dire aux estrangers
sinon ils viendraient nous la piquer
alors fini la cancoillotte
on ne la trouverait que dans les sex-shops

la cancan-cancoillotte
c’est un mets ben franc-comtois
tout en dansant la gavotte
on s’beurre la gueule à l’arbois
la cancan-cancoillotte
ce n’est pas pour ces françois
tout en pelotant la charlotte
on la mange avec les doigts
la cancan-cancoillotte
ce n’est pas pour ces françois
quand ils viennent avec leurs bottes
on leur dit nenni ma foi !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

L'ascenseur de 22h43 (2ème partie)

tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir…

j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
& je viendrai relever le compteur de ton ennui
il te faudra sans doute changer de tête
& puis brancher ton cerveau sur ton cœur
rien ne sera plus jamais comme avant (bis)

attention, attention !
le surveillant général vient de sortir de son laboratoire & en refermant sa braguette il a dit aux oiseaux qui piaillaient dans la cour de récréation : hep vous là-bas ! si ça continue faudra que ça cesse… agagagaga !

attention, attention !
désormais vous êtes invités à laisser l’état dans les WC où vous l’avez trouvé en entrant… & puis surtout, n’oubliez pas de me faire envoyer la liste des erreurs constatées au F 756 du 72 03 10

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Première descente aux enfers par la face nord

je m’affale sur la scène
le père fouettard est mort
mais on apprend la haine
dans nos livres d’histoire
on devrait s’amuser
à détraquer l’ennui
à tout mettre en danger
devant notre folie
liberté, liberté, liberté !
ben ouais quoi…

la victoire en chantant
nous ouvre la barrière
mon pied entre les dents
je cherche ma civière
je réserve les cieux
pour d’autres aventures
ce soir je sais que dieu
est un fox à poil dur
liberté, liberté, liberté !

je descends aux enfers
par l’entrée des novices
offrir à lucifer
mon âme en sacrifice
je boirai dans un crâne
le sang du déshonneur
en piétinant les mânes
des marchands de bonheur
liberté, liberté, liberté !
liberté, liberté, liber…

une souris verte
qui courait dans l’herbe
on la prend par la queue
on la montre à ces messieurs
ces messieurs nous disent
garde à vous !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

22 Mai

22 mai 1968
3 heures de l’après-midi
le printemps qui refleurit
fait transpirer le macadam
sur l’autoroute de l’ouest
un séminariste à moto
j’ai bien dit à moto
roule à toute allure vers un point non défini

sur le porte-bagages
le saint-esprit qui jusque-là
était resté bien sagement assis
se coince soudain l’aile gauche
dans les rayons de la roue arrière :
ah ! ah ! ah ! (3 fois)
le séminariste perd le contrôle de sa motocyclette
& vient percuter de plein fouet
un pylône garé en stationnement illicite
sur le bas-côté de l’autoroute

à ce même moment un chinois de hambourg
déguisé en touriste américain
au volant d’un cabriolet de 22 chevaux
immatriculé en espagne
se dit qu’il lui faut porter secours à ce séminariste
mais bientôt cette idée lui paraît ridicule
étant donné :
petit a : qu’il ne roule pas sur la même autoroute
petit b : qu’il n’est pas au courant de cet accident

& ce fut sans doute l’événement le plus important de ce mois de mai !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La dèche, le twist & le reste

tous les deux on pousse nos haillons
dans un igloo à bon marché
sous les toits d’une masure bidon
en compagnie des araignées
toi tu vis ta vie d’alcoolique
entre ces quatre murs lamentables
moi je bricole & je fabrique
des chansons qui sont invendables
twiste & chante, moi je flippe (bis)

on bouffe une fois tous les trois jours
avec des boîtes de cassoulet
qu’on arrive à paner en douce
dans leurs superbes supermarchés
& quand on est à bout de fric
tu fous le camp chez les émigrés
leur faire découvrir l’amérique
dans des passes non déclarées
twiste & chante, moi je flippe (bis)

& quand je m’en vais prendre l’air
du côté des femmes faciles
tu te jettes sur la bouteille d’éther
pour ton vol plané à 2000
on ne s’aime plus d’amour & d’eau fraîche
la vue de l’eau te fait hurler
& notre amour à coups de dèche
s’est peu à peu désintégré
twiste & chante, moi je flippe (bis)

on vit comme ça par habitude
& surtout parce que c’est pratique
de pallier la solitude
en buvant à la même barrique
ça peut durer jusqu’à toujours
à moins que l’on ait le courage
de se dire merde un beau jour
& de mettre fin au naufrage
twiste & chante, moi je flippe (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La fille du coupeur de joints

elle descendait de la montagne
sur un chariot chargé de paille
sur un chariot chargé de foin
la fille du coupeur de joints (bis)

elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (bis)

ben nous on était cinq chômeurs
à s’lamenter sur notre malheur
en se disant qu’on se taperait bien
la fille du coupeur de joints (bis)

elle descendait de la montagne
v’là qu’elle nous voit vers les murailles
& qu’elle nous fait : coucou les gens !
la fille du coupeur de joints (bis)

ben v’là qu’elle nous prend par la taille
puis qu’elle nous emmène sur sa paille
elle nous fait le coup du zeppelin
la fille du coupeur de joints (bis)

ben nous on était cinq chômeurs
à s’payer une tranche de bonheur
une tranche de tagada tsoin-tsoin
la fille du coupeur de joints (bis)

quand on eut passé la ferraille
elle nous fit fumer de sa paille
sacré bon dieu que c’était bien
la fille du coupeur de joints (bis)

plus question de chercher du travail
on pédalait dans les nuages
au milieu des petits lapins
la fille du coupeur de joints (bis)

elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (ad lib.)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Le chant du fou

le fou a chanté 17 fois
les yeux croisés sur son perchoir
une vérité au bout des doigts
une lampe entre les mâchoires
le fou a chanté 17 fois
puis il est mort de désespoir
dans un champ de labiales carnivores
tous les tombeaux se sont ouverts
pour voir passer le mort vainqueur
l’alcool s’est figé sur ton verre
ta cigarette tombe sur ton cœur
& tu cherches une vérité par-delà l’espace
ouais tu cherches une vérité par-delà l’espace
un autre fou sort de son trou
les yeux recouverts de poussière
de trois siècles passés chez lucifer
un autre fou sort de son trou
& vient respirer la lumière
qui gerce les murs d’hang-tchéou
comme un grand coup de cimeterre
les feuilles tombent des cocas
& se répandent sur l’occident
demain tu verras tous ces petits alchimistes
pulvériser un continent
& ta tête tombe de son socle de rêves
ouais ta tête tombe de son socle de rêves

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine