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2005-Album-SCANDALE MÉLANCOLIQUE

SCANDALE MÉLANCOLIQUE

2005

01.

Libido moriendi

Paroles
02.

Scandale mélancolique

Paroles
03.

Gynécées

Paroles
04.

Confessions d'un Never Been

Paroles
05.

Le jeu de la folie

Paroles
06.

Last Exit to Paradise

Paroles
07.

L'étranger dans la glace

Paroles
08.

Les jardins sauvages

Paroles
09.

Télégramme 2003

Paroles
10.

Loin des temples en marbre de lune

Paroles
11.

La nuit de la Samain

Paroles
12.

When Maurice Meets Alice

Paroles
13.

That Angry Man on the Pier

Paroles
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Libido moriendi

on pleure pas parce qu’un train s’en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend…

on attend sous un ciel de suie
que les dieux nous métamorphosent
& ça sent le sexe transi
sous le rose de nos ecchymoses

on attend sous l’œil du cyclone
l’ouragan de nos souvenirs
tous ces milliers de bouts d’icônes
dans nos boîtes crâniennes en délire

on pleure pas parce qu’un train s’en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend…

on attend l’ange inquisiteur
dans le calme froid de l’aurore
quand les chiens vitreux de la peur
flairent l’odeur sucrée de la mort

on pleure pas parce qu’un train s’en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend…

on attend l’ultime prédatrice
dans sa robe de vamp-araignée
& l’acier de son ladysmith
au moment du dernier baiser

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Philippe Paradis

Scandale mélancolique

scandale mélancolique
sentiments discordants
le parme des colchiques
rend le ciel aveuglant
la beauté de l’ennui
dans la nuit qui bourdonne
a la galeuse féerie
des crépuscules d’automne

scandale mélancolique
les morts parlent en dormant
& leurs cris oniriques
traversent nos écrans
vieil écho sibyllin
qui bogue entre deux mails
avec des mots fusains
sous le flou des pastels

de la folie des ombres
à l’alchimie des heures
on se perd dans le nombre
infini des rumeurs
c’est juste une pénombre
au fond de la douleur
c’est juste un coin trop sombre
au bout d’un autre ailleurs (bis)

scandale mélancolique
ivres & gorgées de sang
les démones antiques
jouent avec nos enfants
de vénéneux parfums
en chimériques errances
l’éternel rêve humain
a le charme un peu rance

de la folie des ombres
à l’alchimie des heures
on se perd dans le nombre
infini des rumeurs
c’est juste une pénombre
au fond de la douleur
c’est juste un coin trop sombre
au bout d’un autre ailleurs (bis)

scandale mélancolique
à l’ouest du néant
dans leur marbre gothique
besognées par le temps
les reines immortelles
ont le silence austère
des mères qui nous rappellent
sous leur lingerie de pierre

de la folie des ombres
à l’alchimie des heures
on se perd dans le nombre
infini des rumeurs
c’est juste une pénombre
au fond de la douleur
c’est juste un coin trop sombre
au bout d’un autre ailleurs (bis)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Frédéric Lo

Gynécées

nous sommes tous un peu trop fragiles
à regarder tomber la nuit
sur le vert-de-gris de nos villes
avec nos amours sous la pluie
dans cette grisaille silencieuse
où les regards de nos déesses
deviennent des ombres orageuses
& chargées d’étrange tristesse

elles
magnifiquement belles
elles
magnifiquement…

elles ont cette folie si tranquille
ce calme étrange au bord du stress
quand nous traînons sur nos béquilles
à leur mendier de la tendresse
elles sont si brillantes & si vraies
dans le chaud velours de leurs nids
pour nous piètres morveux distraits
qui nous prenons pour des génies

elles
magnifiquement belles
elles
magnifiquement…

elles portent en nous des cris d’enfants
comme au temps des cours de récré
quand on attend l’heure des mamans
au bout de nos cœurs estropiés
elles ont le monde entre leurs seins
& nous sommes des oiseaux perdus
des ptérodactyles en déclin
avec des sentiments tordus

elles
magnifiquement belles
elles
magnifiquement…

nous sommes tous un peu trop fragiles
à regarder tomber la nuit
sur le vert-de-gris de nos villes
avec nos amours sous la pluie

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Cali

Confessions d'un Never Been

les joyeux éboueurs des âmes délabrées
se vautrent dans l’algèbre des mélancolies
traînant leurs métastases de rêve karchérisé
entre les draps poisseux des siècles d’insomnie
ça sent la vieille guenille & l’épicier cafard
dans ce chagrin des glandes qu’on appelle l’amour
où les noirs funambules du vieux cirque barbare
se pissent dans le froc en riant de leurs tours

j’ai volé mon âme à un clown
un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
j’ai volé mon âme à un clown
un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
j’ai volé mon âme… à un clown !

je rêve d’être flambé au-dessus du vésuve
& me défonce au gaz échappé d’un diesel
à la manufacture métaphysique d’effluves
où mes synapses explosent en millions d’étincelles
reflets de flammes en fleurs dans les yeux du cheval
que j’embrasse à turin pour en faire un complice
ivre de prolixine & d’acide cortical
je dégaine mon walther ppk de service

j’ai volé mon âme à un clown
un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
j’ai volé mon âme à un clown
un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
j’ai volé mon âme… à un clown !

bien vibré bien relax en un tempo laid back
rasta lunaire baisant la main d’oméga queen
je crache dans ma tête les vapeurs d’ammoniac
d’un sturm und drang sans fin au bout du never been
fac-similé d’amour & de tranquillisants
dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant
qui patrouille dans le gel obscur de mon mental

j’ai volé mon âme à un clown
un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
j’ai volé mon âme à un clown
un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
j’ai volé mon âme… à un clown !

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : JP Nataf

Le jeu de la folie

cimetière de charleville, cimetière d’auvers-sur-oise
mon âme funérailleuse me fusille le cerveau
il est fini le temps des laudanums-framboises
& le temps des visites au corbeau d’allan poe
voici la voile noire du navire de thésée
qui me déchire les yeux au large de sounion
où un stupide anglais prétentieux a gravé
comme un vulgaire touriste le nom de lord byron

le jeu de la folie est un sport de l’extrême
qui se pratique souvent au bord des précipices
où dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices

ne m’attends pas ce soir car la nuit sera noire
& blanche, illuminée, rue de la vieille lanterne
où nerval a pendu son linge & sa mémoire
sous le regard des dieux au bout d’un drap en berne
je rêve de transparence & d’épouvantes mystiques
le long de la frontière qui jouxte l’inconnu
en traînant mon cadavre & mon vide pathétique
& ma douleur femelle sur mon dos de bossu

le jeu de la folie est un sport de l’extrême
qui se pratique souvent au bord des précipices
où dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices

baudelaire est mort hier à 11 heures du matin
en zoomant d’apaisantes nuées crépusculaires
fatigué d’un été qui le rongeait sans fin
& de l’hargneuse odeur des furies sanitaires
moi je pars pour dublin sur un nuiteux cargo
qui traverse le temps perdu de la sagesse
& rejoins le bateau ivre d’arthur rimbaud
dans le flux des bateaux tankers d’arthur guiness

le jeu de la folie est un sport de l’extrême
qui se pratique souvent au bord des précipices
où dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Philippe Paradis

Last Exit to Paradise

les hémisphères bleus de la lune
jouent avec ton regard troublant
quand tu te fous de l’amertume
de ceux qui te baisent en rêvant
je reste là dans ta dérive
à contempler le jour naissant
de ta frêle beauté qui esquive
tous les futurs compromettants

last exit to paradise
come into my dream
come into my vice
last exit to paradise
or else i’ll scream
or else i’ll cry
last exit to paradise
or else i get out of your stream
out of your sky

& les cracheurs d’étoiles filantes
t’offrent leur flamme énigmatique
pour éclairer les déferlantes
au fond de tes yeux magnétiques
les chœurs de l’armée du salut
se mettent en transe lorsque tu danses
& dieu téléphone au samu
pour qu’on le ramène aux urgences

last exit to paradise
come into my dream
come into my vice
last exit to paradise
or else i’m gonna scream
or else i’m gonna cry
last exit to paradise
or else i get out of your stream
out of your sky

& quand tu verras refleurir
le temps des rires & des glaïeuls
je viendrai dans tes souvenirs
pour te sentir un peu moins seule
je serai ton joyeux fantôme
éméché du petit matin
celui des triptyques & des dômes
du quattrocento florentin

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Philippe Paradis

L'étranger dans la glace

descendre dans la soufflerie
où se terre le mystère inquiet
des ondes & de l’asymétrie
des paramètres au cœur violet
je vois des voiles d’aluminium
au fond de mon regard distrait
des odeurs de mercurochrome
sur le registre des mes plaies

le vent glacé sur mon sourire
laisse une traînée de buée
quand je regarde l’avenir
au fond de mes yeux nécrosés
le vide a des lueurs d’espoir
qui laissent une ombre inachevée
sur les pages moisies de l’histoire
où je traîne ma frise argentée

mais mon regard s’efface
je suis l’étranger dans la glace
ma mémoire s’efface

la brume adoucit les contours
des ratures sur mes triolets
la valse des nuits & des jours
se perd dans un murmure discret
les matins bleus de ma jeunesse
s’irisent en flou multicolore
sur les molécules en détresse
dans le gris des laboratoires

mais mon regard s’efface
je suis l’étranger dans la glace
ma mémoire s’efface

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Jérémie Kisling

Les jardins sauvages

j’aime rôder vers les fleurs perdues
dans les jardins sauvages
aux parfums d’ardoises & de rues
des villes avant l’orage
la rosée de leurs yeux trop mauves
reflète une lumière
qui conduit parfois les vieux fauves
& les anges en enfer

j’aime rôder vers les fleurs perdues
dans les jardins sauvages
& m’égarer dans les ciguës
& dans les saxifrages
sentir la chair d’une figue verte
qui s’offre lentement
sur le rose d’une corolle ouverte
à mon souffle tremblant

j’aime rôder vers les fleurs perdues
dans les jardins sauvages
aux nuances des gris-bleus des grues
des banlieues de passage
le velours de leurs lèvres humides
à l’ombre de leurs voiles
m’entraîne & m’attire vers le vide
où murmurent les étoiles

j’aime rôder vers les fleurs perdues
dans les jardins sauvages
aux parfums d’ardoises & de rues
des villes avant l’orage
suivre le jeu d’une étamine
sur un œillet violet
qui s’entrouvre & qui s’illumine
d’une larme de lait

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Mickael Furnon

Télégramme 2003

j’ai très souvent pensé à toi
depuis ce matin de juillet
où je t’ai vu traîner ta croix
pendant que les idiots causaient
le chagrin joue avec les lois
& les lois jouent avec nos plaies
les salauds sont pas ceux qu’on croit
quand tout bascule à l’imparfait
ronge tes barreaux avec les dents
le soleil est là qui t’attend
ronge tes barreaux avec les dents
tes amis deviennent impatients

j’imagine ton cœur & ton corps
piétinés au fil des journées
& je te vois dans un remords
imprimé pour l’éternité
je rêve pour toi de réconfort
de joie & de paix retrouvée
si tu pouvais sourire encore
quand tes larmes seront séchées
ronge tes barreaux avec les dents
le soleil est là qui t’attend
ronge tes barreaux avec les dents
tes amis deviennent impatients

tu as perdu ton bel amour
tu as perdu tes rêves d’enfant
& tu passes à travers le jour
pâle, éphémère & transparent
on aimerait te voir de retour
dans l’univers des survivants
villon prisonnier de la tour
qui sera ton charles d’orléans
ronge tes barreaux avec les dents
le soleil est là qui t’attend
ronge tes barreaux avec les dents
tes amis deviennent impatients

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Elista

Loin des temples en marbre de lune

on vient tous d’une capote usée
on vient tous d’un immense amour
d’une histoire d’acides aminés
pour caniches & pour troubadours
l’annuaire des cycles ovariens
remplit les pages des tabloïds
où les princesses « royal canin »
jouent avec leurs éphémérides
on met des mots sur le silence
pour être sûr d’avoir raison
surtout pas troubler nos consciences
dans le vertige des vibrations

mais le vent tourne & le temps passe
enfin tranquille & sans rancune
je vois s’éloigner les rapaces
loin des temples en marbre de lune

j’ai découvert la solitude
le jour de ma fécondation
et bien que j’en aie pris l’habitude
j’attends l’heure de ma rédemption
les néons noirs de l’espérance
éclairent mon ombre & mes soupirs
sur la blancheur de l’innocence
de mon plus macabre sourire
j’envisage une fin qui détonne
comme un jet de gaz ionisé
imprimée sur ma remington
calibre 12 & canon scié

car le vent tourne & le temps passe
enfin tranquille & sans rancune
je vois s’éloigner les rapaces
loin de ma tombe en larme de lune

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Philippe Paradis

La nuit de la Samain

la douceur convulsive des ventres funéraires
accouche de revenants aux yeux pâles & meurtris
parmi les os broyés des squelettes en poussière
couronnés de lauriers desséchés & flétris

de généreuses harpies aux aboiements lubriques
offrent leur cellulite & leurs nichons blafards
à de quelconques fouines en robes synthétiques
fendues jusqu’aux néons de leur croupe ovipare

mouvement chorégraphique d’un trip au bord du vide
où le danseur en croix sodomise un lépreux
devant les caméras saturnales & fétides
de la pensée commune aux troubles nauséeux

la nuit de la samain, sainte citrouille halloween
carnaval souterrain, lampions dans les latrines
la nuit de la samain, gueule de pine halloween
jocrisses & palotins, sulfateuses endocrines

je vois des cavaliers qui te sucrent tes tours
sur l’échiquier barbare au style mahométan
& puis ta reine en garde & tes pions qui débourrent
en cramant la mosquée où je fume en afghan

projection primitive d’un logiciel sans fin
j’attends la fleur féline aux yeux mouillés de chrome
sous le plumage poisseux des regards clandestins
rivés sur le cockpit de mon vaisseau fantôme

la nuit de la samain, sainte citrouille halloween
carnaval souterrain, lampions dans les latrines
la nuit de la samain, gueule de pine halloween
jocrisses & palotins, sulfateuses endocrines

la vidéo mentale projette sur mes capteurs
l’imago populaire, hystérique & banal
d’un égout surpeuplé de monstres tapageurs
en quête d’une orgie sur l’écran terminal

la nuit de la samain, sainte citrouille halloween
carnaval souterrain, lampions dans les latrines
la nuit de la samain, gueule de pine halloween
jocrisses & palotins, sulfateuses endocrines

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Roberto Briot

When Maurice Meets Alice

beaucoup de mes formules ignares
flottent au-dessus de vagues hospices
derrière les écluses & les gares
derrière les glands des frontispices
où les amants d’une autre guerre
ont joué sur d’autres marelles
un pied sur le continent terre
& l’autre sur l’écran du ciel
when maurice meets alice

ils étaient sortis de l’enfance
comme les fantômes d’un vestibule
avec un fichier sur leurs chances
& des fleurs sur leurs matricules
elle était belle comme un enfer
avec ses yeux bleus d’insomnie
il était fort comme l’est un père
quand on le regarde petit
when maurice meets alice

elle, elle était surtout fortiche
pour faire les mômes & les aimer
lui, il rallumait sa cibiche
avant de partir pour pointer
& nous on était la marmaille
disciplinée mais bordélique
à les emmerder vaille que vaille
pour les rendre plus prophétiques
when maurice meets alice

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Philippe Paradis

That Angry Man on the Pier

hard enough to be yourself
too much work to be somebody else
it’s too much work and a lot of make up my dear
for that angry man standing on the pier

don’t you think it’s hard enough to be yourself
too much work to be somebody else
чтобы снять с сердца камень
должен уйти я от себя

hard enough not to be anybody
to slay the beast, to kill the fear
for that man in his fifties staring at the sea
that angry man standing on the pier

don’t you think it’s hard enough to be yourself
too much work to be somebody else
vire cette pierre de ton cœur
elle fait plus le poids
faut parfois sortir de soi

… just an angry man standing on the pier

Paroles : Boris Bergman
Musique : Hubert Félix Thiéfaine