elle descendait de la montagne
sur un chariot chargé de paille
sur un chariot chargé de foin
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (bis)
ben nous on était cinq chômeurs
à s’lamenter sur notre malheur
en se disant qu’on se taperait bien
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
v’là qu’elle nous voit vers les murailles
& qu’elle nous fait : coucou les gens !
la fille du coupeur de joints (bis)
ben v’là qu’elle nous prend par la taille
puis qu’elle nous emmène sur sa paille
elle nous fait le coup du zeppelin
la fille du coupeur de joints (bis)
ben nous on était cinq chômeurs
à s’payer une tranche de bonheur
une tranche de tagada tsoin-tsoin
la fille du coupeur de joints (bis)
quand on eut passé la ferraille
elle nous fit fumer de sa paille
sacré bon dieu que c’était bien
la fille du coupeur de joints (bis)
plus question de chercher du travail
on pédalait dans les nuages
au milieu des petits lapins
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (ad lib.)
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
mon blues a déjanté sur ton corps animal
dans cette chambre où les nuits durent pas plus d’un quart d’heure
juste après le péage assurer l’extra-ball
& remettre à zéro l’aiguille sur le compteur
ton blues a dérapé sur mon corps de chacal
dans cet hôtel paumé aux murs glacés d’ennui
& pendant que le lit croise l’aéropostale
tu me dis : reprends ton fric aujourd’hui c’est gratuit
lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille
tu m’arraches mon armure dans un geste un peu lourd
en me disant : reviens maintenant je te connais
tu m’rappelles mes amants rue barrée à hambourg
quand j’étais l’orpheline aux yeux de feu-follet
tu m’rappelles mes amants perdus dans la tempête
avec le cœur-naufrage au bout des bars de nuit
& tu me dis : reviens je suis ton jour de fête
reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie
lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille
le blues a dégrafé nos cœurs de cannibales
dans ce drame un peu triste où meurent tous les shakespeare
le rouge de nos viandes sur le noir sidéral
le rouge de nos désirs sur l’envers de nos cuirs
& je te dis : reviens maintenant c’est mon tour
de t’offrir le voyage pour les galapagos
& je te dis : reviens on s’en va mon amour
recoller du soleil sur nos ailes d’albatros
lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
tu vides des packs de mauvaise bière
bercé par france télévision
qui t’offre ses documentaires
sur les stations d’épuration
même l’été sous la canicule
t’as froid dans ton thermolactyl
& tu pleures au milieu des bulles
de ton sushi rayé des îles
apprends donc à tenir ta laisse
t’es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours
t’as pas appris dans ton enfance
l’amour, la joie ni le bonheur
t’as juste étudié l’arrogance
dans l’angoisse, la honte & la peur
ton fax fixe un démon qui passe
à l’heure où tout devient trop clair
où tu contemples dans ta glace
une certaine idée de l’enfer
apprends donc à tenir ta laisse
t’es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours
peut-être qu’un jour chez norauto
tu verras ta reine arriver
au volant de la stéréo
d’un tuning-car customisé
mais l’amour s’use à la lumière
& les louttes sont toutes un peu louffes
elles te feront jouer du somnifère
dans un H.P. avec les oufs
apprends donc à tenir ta laisse
t’es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours
peut-être qu’en smurfant sur ta folie
tu deviendras l’idole des bas-fonds
à qui le branleux tout-paris
fera sa standing ovation
mais d’applauses en salamalecs
de backstages en mondanités
la réussite est un échec
pour celui qui veut plus danser
apprends donc à tenir ta laisse
t’es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
la nouvelle, la p’tite bleue du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu dans la fumée de ma beuh
je me demande si je patauge pas dans son jeu
sont-ce mes yeux dingues & opaques
taillés dans du verre-cathédrale
& rouillés à la fleur de pack
qui perdent leur vision normale ?
ou bien sont-ce ses doux effluves
de petit animal pastel
qui plongent mes rêves dans une étuve
& brûlent mes nerfs aux étincelles ?
la nouvelle, la p’tite bleue du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu dans la fumée de ma beuh
je me demande si je patauge pas dans son jeu
sont-ce les dernières lueurs du jour
au rythme bleu des ambulances
qui libèrent un appel d’amour
dans ma tête rongée de silence ?
ou bien sont-ce ses seins si frêles
sous son zomblou de basketteuse
son sourire de jaguar femelle
dans l’œil de ma débroussailleuse ?
la nouvelle, la p’tite bleue du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu dans la fumée de ma beuh
je me demande si je patauge pas dans son jeu
sont-ce ses nénuphars si doux
ses roses parfums de vieil empire
ou ses lotus à feuilles d’hibou
qui viennent tourmenter mes désirs ?
sont-ce ses oiseaux migrateurs
dans le fouillis de ses cheveux
soleils au chakra de son cœur
qui frappent au clavier de mes vœux ?
la nouvelle, la p’tite bleue du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu dans la fumée de ma beuh
je me demande si je patauge pas dans son jeu
sont-ce les visions de sa fêlure
aux lèvres lilas de son spleen
qui me font hisser la mâture
& gonfler ma voile zinzoline ?
sont-ce ses doigts de chloroforme
sur son petit castor fendu
qui miaule à minuit pour la forme
au rayon des fruits défendus ?
la nouvelle, la p’tite bleue du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu dans la fumée de ma beuh
je me demande si je patauge pas dans son jeu
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
les dingues & les paumés jouent avec leurs manies
dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
& quand leurs monstres crient trop près de la sortie
ils accouchent des scorpions & pleurent des mandragores
& leurs aéroports se transforment en bunkers
à quatre heures du matin derrière un téléphone
quand leurs voix qui s’appellent se changent en revolvers
& s’invitent à calter en se gueulant : come on !
les dingues & les paumés se cherchent sous la pluie
& se font boire le sang de leurs visions perdues
& dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie
ils voient se dérouler la fin d’une inconnue
ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine
crachant l’amour-folie de leurs nuits-métropoles
ils croient voir venir dieu ils relisent hölderlin
& retombent dans leurs bras glacés de baby-doll
les dingues & les paumés se traînent chez les borgia
suivis d’un vieil écho jouant du rock’n’roll
puis s’enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
essayant d’accrocher un regard à leur khôl
& lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
& sont comme les joueurs courant décapités
ramasser leurs jetons chez les dealers du coin
les dingues & les paumés s’arrachent leur placenta
& se greffent un pavé à la place du cerveau
puis s’offrent des mygales au bout d’un bazooka
en se faisant danser jusqu’au dernier mambo
ce sont des loups frileux au bras d’une autre mort
piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
ils ont cru s’enivrer des chants de maldoror
& maintenant ils s’écroulent dans leur ombre animale
les dingues & les paumés sacrifient don quichotte
sur l’autel enfumé de leurs fibres nerveuses
puis ils disent à leur reine en riant du boycott
la solitude n’est plus une maladie honteuse
reprends tes walkyries pour tes valseurs masos
mon cheval écorché m’appelle au fond d’un bar
& cet ange qui me gueule : viens chez moi mon salaud !
m’invite à faire danser l’aiguille de mon radar
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
ce matin le marchand de coco n’est pas passé & au lieu de se rendre à l’école tous les vieillards se sont amusés à casser des huîtres sur le rebord du trottoir avec des démonte-pneus… sur ma porte j’ai marqué : absent pour la journée ! dehors il fait mauvais, il pleut des chats & des chiens… les cinémas sont fermés, c’est la grève des clowns… alors je reste à la fenêtre à regarder passer les camions militaires… puis je décroche le téléphone & je regarde les postières par le trou de l’écouteur
tu as la splendeur d’un enterrement de première classe (bis) & moi j’suis timide comme un enfant mort-né (bis) oh, timide ! oh, mort-né ! dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent & que tu les prennes sur la gueule… je t’aime, je t’aime, je t’aime ! & je t’offre ma vie & je t’offre mon corps, mon casier judiciaire & mon béribéri, je t’aime !
ce matin les enfants ont cassé leurs vélos avant de se jeter sous les tramways n°1, n°4, n°10, n°12, n°30, 51, 62, 80, 82, 90, 95, 101, 106 et 1095 (qui gagne un lavabo en porcelaine) ! en sautant de mon lit j’ai compté les morceaux… c’est alors que j’ai vu le regard inhumain de ton amant maudit qui me lorgnait comme une bête à travers les pales du ventilateur tout en te faisant l’amour dans une baignoire remplie de choucroute garnie
tu as la splendeur d’un enterrement de première classe (bis) & moi j’suis timide comme un enfant mort-né (bis) oh, timide ! oh, mort-né ! dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent & que tu les prennes sur la gueule… je t’aime, je t’aime, je t’aime ! & je t’offre ma vie & je t’offre mon corps, mon casier judiciaire & mon béribéri, je t’aime !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
clochard à buzenval-station
ou à rockabilly-picpus
tu cuis ton cœur au bourre-couillon
& l’offre aux filles des abribus
pochtron 24 heures sur 24
joyeux bignole de l’inferno
tu fais tes rallyes de 4×4
dans les égouts de nos cerveaux
diogène, je te salue !
glaireux blaireau
diogène, je te salue !
héros de la classe moins zéro
& tu rigoles des histrions
qui cherchent dans l’opera mundi
le succès-sucette à crampons
qui nous fera goder pour la nuit
pinocchios des arts médaillés
stropias du mérite rock’n’roll
docteurs honoris variété
branlés à blanc par la gloriole
diogène, je te salue !
glaireux blaireau
diogène, je te salue !
héros de la classe moins zéro
trop lessivé pour faire le beau
avec ces pitres besogneux
& l’cœur trop niqué, trop pseudo
pour te prendre encore au sérieux
tu viens rêver sous les glaviots
ricanant putois solitaire
& me faire vibrer de tes rots
& de tes rires crépusculaires
diogène, je te salue !
glaireux blaireau
diogène, je te salue !
héros de la classe moins zéro
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
les charognards titubent au-dessus des couveuses
& croassent de lugubres & funèbres berceuses
kill the kid
pendant que nos sorcières sanitaires & barbues
centrifugent nos clones au fond de leurs cornues
kill the kid
dans les ruines de l’école où brûle un tableau noir
une craie s’est brisée en écrivant espoir
kill the kid
déjà les mitrailleuses ont regagné leurs nids
seule une mouche bourdonne sur la classe endormie
kill the kid
les guerriers de l’absurde & de l’enfer affrontent
les délices de la mort sous le fer de la honte
kill the kid
beyrouth aéroport ou mozambic city
le sang des tout-petits coule aux surprises-parties
kill the kid
sacrifiez les enfants, fusillez les poètes
s’il vous faut tout ce sang pour animer vos têtes
kill the kid
s’il vous faut tout ce sang pour jouir à vos fêtes
sacrifiez les enfants, fusillez les poètes
kill the kid
quelque épave au regard usé par le délire
poursuit dans sa folie le chant d’un enfant-lyre
kill the kid
& dans ses yeux squameux grouillant de noires visions
le désir se transforme en essaim de scorpions
kill the kid
petite poupée brisée entre les mains salaces
de l’ordure ordinaire putride & dégueulasse
kill the kid
tu n’es plus que l’otage, la prochaine victime
sur l’autel écœurant de l’horreur anonyme
kill the kid
sacrifiez les enfants, fusillez les poètes
s’il vous faut tout ce sang pour animer vos têtes
kill the kid
s’il vous faut tout ce sang pour jouir à vos fêtes
sacrifiez les enfants, fusillez les poètes
kill the kid
les charognards titubent au-dessus des couveuses
& croassent de lugubres & funèbres berceuses
kill the kid
pendant qu’un abraham ivre de sacrifices
offre à son dieu vengeur les sanglots de son fils
kill the kid
mais l’ovule qui s’accroche au ventre de la femme
a déjà mis son casque & sorti son lance-flamme
kill the kid
attention monde adulte inutile & chagrin
demain les kids en armes, demain les kids enfin
demain les kids
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
attention, attention !
la concierge se trouve actuellement dans l’escalier mais comme elle ne le sait pas vous êtes priés de ne pas la déranger
j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
en provenance de babylone
les quais seront encombrés de pendus
laissant claquer leurs mâchoires dans le vent
en guise de discours de bienvenue (bis)
j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
en provenance de babylone
je ne connaîtrai rien de tes habitudes
il se peut même que tu sois décédée
mais j’demanderai ta main pour la couper (bis)
attention, attention !
sur le palier numéro 2 l’ascenseur de 22h43 en provenance de babylone est annoncé… veuillez dégager le vide-ordure s’il vous plaît & ne pas laisser les enfants s’amuser avec les fils à haute tension
tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir…
j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
& je viendrai relever le compteur de ton ennui
il te faudra sans doute changer de tête
& puis brancher ton cerveau sur ton cœur
rien ne sera plus jamais comme avant (bis)
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
l’infirmier de minuit distribue le cyanure
& demande à noé si le charter est prêt :
hé mec ! il manque encore les ours & les clônures
mais les poux sont en rut, faut décoller pas vrai ?
& les voilà partis vers d’autres aventures
vers les flèches où les fleurs flashent avec la folie
& moi je reste assis, les poumons dans la sciure
à filer mes temps morts à la mélancolie
soleil ! soleil !
n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?
paraît que mon sorcier m’attend à chihuahua
ou bien dans un clandé brumeux de singapour
mais j’traîne les PMU avec ma gueule de bois
en rêvant que la barmaid viendra me causer d’amour
& j’tombe sur l’autre chinetoque dans cette soute à proxos
qui me dit : viens prendre un verre tu m’as l’air fatigué
laisse tomber ta cuti, deviens ton mécano
c’est depuis le début du monde que l’homme s’est déchiré
soleil ! soleil !
n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?
râ !… rat !… râ !
adieu gary cooper ! adieu che guevara !
on se fait des idoles pour planquer nos moignons
maintenant le vent s’engouffre dans les nirvânas
& nous sommes prisonniers de nos regards bidon
les monstres galactiques projettent nos bégaiements
sur les murs de la sphère où nous rêvons d’amour
mais dans les souterrains les rêveurs sont perdants
serions-nous condamnés à nous sentir trop lourds ?
soleil ! soleil !
n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
on s’est aimé dans les maïs
t’en souviens-tu, mon anaïs ?
le ciel était couleur de pomme
& l’on mâchait le même chewing-gum
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
oh ! le vent se lève
au large des galaxies
& je dérêve
dérive à l’infini
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
je m’imagine
en ombre vaporeuse
âme anonyme
errante & silencieuse
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! dépouillé
exigeant l’immortalité
& refusant de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit…
vers l’autre monde
dans le dernier taxi
les infos grondent
& le temps s’obscurcit
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
exigeons l’immortalité
& refusons de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit…
oh ! le vent se lève
au large des galaxies
& je dérêve
dérive à l’infini
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
exigeons l’immortalité
& refusons de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit…
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
en ce quinzième dimanche après carnaval
je me souviens d’avoir lu quelque part dans le journal
à moins que ce ne soit dans la bible des gidéons
volée dans un de ces motels à la mords-moi-le-mormon
je me souviens d’avoir lu que le démiurge au chômage
un jour d’ennui avait fabriqué l’homme à son image
lucy n’était pas encore née quant à l’abel du tchad
il n’avait pas encore testé l’usage de ses gonades
le démiurge au chômage
fit l’homme à son image
c’est une histoire d’amour
d’amour, d’amour toujours
dieu est amour (bis)
& jésus change le beurre en vaseline
dieu est in !
cette histoire s’est passée très loin des oxydes de carbone
environ 3 millions d’années avant michael jackson
on peut donc affirmer sans offenser son archevêque
que dieu a la gueule & l’aspect d’un australopithèque
dieu est un drôle de mec
un australopithèque
oui mais on l’aime quand même
dieu est amour toujours
dieu est amour (bis)
& jésus change le beurre en vaseline
dieu est in !
dieu est amour – deus ex machina
dieu est amour – deus ex testa rossa
dieu est amour – deus ex lamborghini
dieu est amour – deus ex maserati
dieu est amour – deus ex aston martin
dieu est amour – deus ex machine
dieu est amour – deus sex machine
dieu est amour – god is sex machine
god gode !… god gode !
dieu est in !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
alligators 427
aux ailes de cachemire-safran
je grille ma dernière cigarette
je vous attends
sur cette autoroute hystérique
qui nous conduit chez les mutants
j’ai troqué mon cœur contre une trique
je vous attends
je sais que vous avez la beauté destructive
& le sourire vainqueur jusqu’au dernier soupir
je sais que vos mâchoires distillent l’agonie
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
à la queue de zinc et de sang
je m’tape une petite reniflette
je vous attends
dans cet étrange carnaval
on a vendu l’homo sapiens
pour racheter du néandertal
je vous attends
& les manufactures ont beau se recycler
y’aura jamais assez de morphine pour tout le monde
surtout qu’à ce qu’on dit vous aimez faire durer
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
aux longs regards phosphorescents
je mouche mon nez, remonte mes chaussettes
je vous attends
& je bloque mes lendemains
je sais que les mouches s’apprêtent
autour des tables du festin
je vous attends
& j’attends que se dressent vos prochains charniers
j’ai raté l’autre guerre pour la photographie
j’espère que vos macchabes seront bien faisandés
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
aux crocs venimeux & gluants
je donne un coup de brosse à mon squelette
je vous attends
l’idiot du village fait la queue
& tend sa carte d’adhérent
pour prendre place dans le grand feu
je vous attends
j’entends siffler le vent au-dessus des calvaires
& je vois les vampires sortir de leurs cercueils
pour venir saluer les anges nucléaires
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
aux griffes d’or & de diamant
je sais que la cigüe est prête
je vous attends
je sais que dans votre alchimie
l’atome ça vaut des travellers-chèques
& ça suffit comme alibi
je vous attends
à l’ombre de vos centrales je crache mon cancer
je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose
je sais que mes enfants s’appelleront vers de terre
moi je vous dis bravo et vive la mort !
alligators 427
au cerveau de jaspe & d’argent
il est temps de sonner la fête
je vous attends
vous avez le goût du grand art
& sur mon compteur électrique
j’ai le portrait du prince-ringard
je vous attends
je sais que désormais vivre est un calembour
la mort est devenue un état permanent
le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours
moi je vous dis bravo et vive la mort !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine