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1998-Album-Le bonheur de la tentation

Le bonheur de la tentation

1998

01.

Retour Vers La Lune Noire

Paroles
02.

La Ballade D'Abdallah Géronimo Cohen

Paroles
03.

Empreintes Sur Négatif

Paroles
04.

Méthode de dissection du pigeon à Zone-la-Ville

Paroles
05.

Dans quel état terre

Paroles
06.

Bouton De Rose

Paroles
07.

27ème Heure : Suite Faunesque

Paroles
08.

Eurydice Nonante Sept

Paroles
09.

Le Chaos De La Philosophie

Paroles
10.

Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable

Paroles
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Retour Vers La Lune Noire

dans tes yeux cramoisis aux chiffres mentholés
j’aperçois le killer de tes amours vaudous
brisant les corps moisis, fallacieux & glacés
de tes poupées nitides aux baisers d’amadou
oh ! reine noire (bis)

météo-catharsis, santería-guérilla
vent d’hôpital-fantôme dans tes nuits guets-apens
ivresse des tambours fous, rêves creusés dans tes draps
de magnolias froissés au soleil noir flambant
oh ! reine noire (bis)

sacrifices de blaireaux sur les tombeaux flétris
de tes groupies mondains aux synapses éclatées
souvenirs-damnation dans tes yeux de momie
sous les horloges en flammes aux aiguilles torpillées
oh ! reine noire (bis)

tes amants sans mémoire
sans rêves & sans espoirs
défilent dans tes miroirs
reine noire
tes amants transitoires
transis & dérisoires
se traînent sur tes trottoirs
reine noire

figurines écrasées près des téléscripteurs
sous les ogives en fleurs de tes soirs-halloween
scorpions géants fouillant tes étoiles en vapeur
sous la pluie des fragments de tes caresses intimes
oh ! reine noire (bis)

tes amants sans mémoire
sans rêves & sans espoirs
défilent dans tes miroirs
reine noire
tes amants transitoires
transis & dérisoires
se traînent sur tes trottoirs
reine noire

…/… oh ! reine noire… no te me tangues black queen !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La Ballade D'Abdallah Géronimo Cohen

avec les radars de sa reum surveillant ses draps mauves
& ses frelons d’écume froissée sur ses claviers d’alcôve
avec ses dieux chromés, ses fusibles hallucinogènes
& ses mitrailleurs albinos sur ses zones érogènes
c’est juste une go qui cache pas ses blêmes
& qui se caresse le placebo sur la dernière rengaine
la ballade d’abdallah geronimo cohen (bis)

avec ses vieux démons, ses vieux tex avery sumériens
qui hantent les hootnannies de ses métamondes souterrains
avec l’insurrection de ses airbags sur sa poitrine
& ses jukebox hurlant dans le labyrinthe de son spleen
c’est juste une go qui cache pas ses blêmes
& qui se caresse le distinguo sur la dernière rengaine
la ballade d’abdallah geronimo cohen (bis)

abdallah geronimo cohen (ter)
était né d’un croisement sur une vieille banquette citroën
de gwendolyn von strudel hitachi dupond levy tchang
& de zorba johnny strogonof garcia m’golo m’golo lang
tous deux de race humaine de nationalité terrienne (bis)
abdallah geronimo cohen (bis)

avec ses doc martens à pointes & son tutu fluo
pour le casting de casse-noisette dans sa version techno
avec son casque obligatoire pour ratisser les feuilles
tombées sur son balcon parmi ses disques durs en deuil
c’est juste une go qui cache pas ses blêmes
& qui se caresse la libido sur la dernière rengaine
la ballade d’abdallah geronimo cohen (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Empreintes Sur Négatif

ses rêves
au réveil
irradient
mes trêves
& mes veilles
mes envies
son corps
aux décors
de mes nuits
colore
en or
les bruits
de la pluie

ses lèvres
au soleil
à midi
s’enfièvrent
& s’enrayent
assouvies
son style
en subtile
alchimie
deale
une idylle
des mille
& une nuits

& pendant que ses blancs corbeaux
fouillent mes noires étendues de neige
je me consume & fume à fleur de faux
prisonnier d’un lumineux manège

ses rêves
au réveil
irradient
ma sève
à son miel
à son fruit
son cœur
décodeur
de mes nuits
pleure
& fleure
les odeurs
de ma pluie

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Méthode de dissection du pigeon à Zone-la-Ville

frissons glacés dans les entrailles
à zone-la-ville by night
lorsque les laguioles signent en braille
l’échéance de ton bail
lorsque les étoiles en fusion
prennent ton dernier bastion
& t’entraînent dans le tourbillon
de la danse des neutrons

tu sais plus si c’est le vent du nord
qui souffle dans ton crâne un peu fort
ou bien si c’est l’ombre du remords
qui fait hurler les anges à la mort

sueurs froides, visage éclaté
odeurs de rat mouillé
sous les reflets désincarnés
d’un gyrophare usé
prisonnier de l’ultime étincelle
dans la dernière ruelle
peu à peu t’aperçois le tunnel
où brillent les immortels

tu sais plus si c’est le vent du nord
qui souffle dans ton crâne un peu fort
ou bien si c’est l’ombre du remords
qui fait hurler les anges à la mort

& bientôt t’hallucines un zinc
bien douillet, bien pervers
où les secrétaires cunnibilingues
se font les ongles dans la bière
où dans l’étrange pâleur du soir
tu surfes en solitaire
sur les margelles des abreuvoirs
où cendrillon lave les suaires…

fourgon sanitaire au galop
blouses blanches dans le rétro
adrénaline au point zéro
& silence au stétho
requiescat in pace vieux babe
tombé sous mes syllabes
on peut pas tous finir en nabab
dans l’gotha des macchabes

mais maintenant c’est plus le vent du nord
qui souffle dans ton crâne un peu fort
je crois que c’est l’ombre du remords
qui fait hurler les anges à la mort

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Dans quel état terre

sous les rayons factices d’un soleil terminal
après un vol obscur troublé de turbulences
ta carlingue fatiguée est en approche finale
dans une odeur de frites & de vieux sperme rance
terre !… terre !… terre !
dans quel état t’erres ! (bis)

tes enfants ne dansent plus, maintenant ils commémorent
à travers leurs modems & leurs écrans-goulag
le fardeau de leur âme sur le poids de leur corps
quand le futur bascule au bout des terrains vagues
terre !… terre !… terre !
dans quel état t’erres ! (bis)

2000 après j.c. sur les calendriers
50 & des poussières après adolf hitler
2000 après j.c. dans le flot des damnés
tu t’refais les paupières pour cacher ton cancer
terre !… terre !… terre !
joyeux anniversaire !

loin des verdâtres imams de l’écolomanie
j’aimerais encore te voir sensuelle & sulfureuse
j’aimerais encore renaître à ton ventre meurtri
là où ta peau devient humide & granuleuse
terre !… terre !… terre !
dans quel état t’erres ! (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Bouton De Rose

sur mon styx
une étoile fixe
illumine ma fréquence
& dans l’axe
où elle me faxe
excess est sa fragrance
comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose

dans sa soie
je m’essuie les doigts
je bois dans son cristal
& son vin
coule au parfum
de ses vasques orientales
comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose

& je voyage en classe clandestine
dans la sève des bouquets d’églantines
dans le satin d’essences assassines
je m’incline
elle est clean
si fine
féline
féminine…

mais le jour
se lève pas toujours
au milieu des dentelles
& parfois
je sens le froid
quand je suis trop loin d’elle
comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

27ème Heure : Suite Faunesque

cette nuit-là je rentrais d’une réunion tupperware
en compagnie du 7ème mari de ma 12ème épouse
complètement johnny walkerisés on essayait d’y voir
quéqu’chose dans le pare-brise de ma vieille renault 12
vers la 27ème heure

les étoiles étaient nulles & la lune était vide
& glauque comme le courrier du fan-club d’une idole
& pour m’extrapoler loin de cette idée morbide
j’me filmais un documentaire sur des culs menteurs & frivoles
vers la 27ème heure

quand soudain devant moi au milieu de la route
j’eus une apparition comme un coup d’grisou dans la soute
vers la 27ème heure

ça ressemblait à E.T. recouvert d’un voile ou d’une bâche
tissée dans la dentelle du puy sans fond où je m’enfonçais
ses poumons turgesceaient comme ceux de tabatha cash
mais du côté recto c’était plutôt brigitte lahaie
vers la 27ème heure

de la cicciolina ça reprenait le truc du grand écart
mais j’crois bien que les orteils étaient ceux d’ophélie winter
qui malheureusement n’a jamais été la nièce d’edgar
& encore moins la fille du grandissime johnny winter
vers la 27ème heure

quand soudain devant moi au milieu de la route
j’eus une apparition comme un rembrandt sous une vieille croûte
vers la 27ème heure

bientôt ça s’est mis à genoux comme si j’étais jésus
en tripotant le zip de mon armani 505
généralement j’aime pas trop qu’on m’touche les fringues dans les rues
mais là il faisait noir & j’étais pété comme un coing
vers la 27ème heure

le vernis de ses ongles s’écaillait sous ma ceinture
& le rouge de sa bouche restylée lolo ferrari
laissait des traces sur ma layette & sans jouer les durs
j’commençais à germer de violents projets d’infamie
vers la 27ème heure

quand soudain devant moi au milieu de la route
j’eus cette apparition de sainte bernadette soubirous
vers la 27ème heure

j’commençais à partir, à décoller sans ecstasy
à me mettre à gémir sous les caresses de la diablesse
c’est alors que le druide en moi s’éveilla dans la nuit
& se mit à sermonner durement la jolie démonesse
vers la 27ème heure

« que faites-vous pauvre enfant égarée loin du paradis
je vous ai reconnue, j’avais votre photo dans mon missel ?
que vont penser de vous les dieux, les anges, les saints-esprits
s’ils apprennent que la nuit vous faites la pute loin des chapelles ?
vers la 27ème heure

oui par isis & déméter, les matrones associées
que va penser de vous votre si bonne vierge marie ?
n’est-il pas vrai qu’un bon croyant est un être asexué
sans idées moches dans la calotte… » quand elle m’interrompit
vers la 27ème heure

« ferme-la pauvre nœud t’as rien compris à la madone
t’as rien compris au sexe des anges & des spiritueux
car si dieu le père & dieu le fils sont la seule & même personne
comment veux-tu que la mère & le fils soient pas incestueux ? »
vers la 27ème heure

quand soudain devant moi au milieu de la route
j’eus une apparition comme une sainte au milieu des loutes
vers la 27ème heure

comme j’étais ni catho, ni musulman, ni talmudique
j’ai finalement lâché ma pudibonderie démodée
& je me suis laissé faire dans un élan métaphysique
sur une couronne d’épines qui poussaient sur le bas-côté
vers la 27ème heure

cette nuit-là je rentrais d’une réunion tupperware
en compagnie du 7ème mari de ma 12ème épouse
qui ronflait comme une basse fender sur son siège ivre-mort
sans voir la scène dans le pare-brise de ma vieille renault 12
vers la 27ème heure

quand soudain devant moi au milieu de la route
j’eus cette apparition comme un feu follet sur écoute
vers la 27ème heure

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Eurydice Nonante Sept

de l’autre côté du passage obscur
tu vois parfois d’étranges lueurs
des tags lumineux qui courent sur les murs
des néons-graffitis sans couleurs
eurydice !… eurydice !

de l’autre côté du passage obscur
t’entends parfois d’étranges rumeurs
des voix fissurées qui rêvent & murmurent
mais qui jamais ne rient ni ne pleurent
eurydice !… eurydice !

la vie est un songe où ton pauvre orphée
se traîne comme un mendiant sans voix
comme un ange perdu, un idiot qui sait
qu’il a vu l’invisible en toi…

de l’autre côté du passage obscur
t’étreins parfois d’étranges moiteurs
des fluorescences de tendresse-azur
d’éclaboussures de ciguë en fleur
eurydice !… eurydice !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Le Chaos De La Philosophie

je suis robot-bar le petit roi du mini-bar (bis)
de whisky glacé en whisky glacé
on va finir par attraper l’onglée
on va finir comme des pingouins givrés
complètement findus & décérébrés

je suis robot-bar le petit roi du mini-bar (bis)

cognac, vodka, whisky-coca
gin-tonic, tequila, calva
vichy, perrier, vittel, évian
peut-être un petit blanc ?

je suis robot-bar le petit roi du mini-bar (bis)

de whisky glacé en whisky glacé
on va finir par attraper l’onglée
on va finir en amants déclassés
sur la liste des cœurs désaffectés

je suis robot-bar le petit roi du mini-bar (ter)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable

coupable !… coupable !

je me sens coupable d’avoir assassiné mon double dans le ventre de ma mère & de l’avoir mangé
je me sens coupable d’avoir attenté à mon entité vitale en ayant tenté de me pendre avec mon cordon ombilical
je me sens coupable d’avoir offensé & souillé la lumière du jour en essayant de me débarrasser du liquide amniotique qui recouvrait mes yeux la première fois où j’ai voulu voir où j’en étais
je me sens coupable d’avoir méprisé tous ces petits barbares débiles, insensibles, insipides & minables qui couraient en culotte courte derrière un ballon dans les cours de récréation
& je me sens coupable d’avoir continué à les mépriser beaucoup plus tard encore alors qu’ils étaient déjà devenus des banquiers, des juges, des dealers, des épiciers, des fonctionnaires, des proxénètes, des évêques ou des chimpanzés névropathes
je me sens coupable des lambeaux de leur âme déchirée par la honte & par les ricanements cyniques & confus de mes cellules nerveuses

je me sens coupable !… coupable !

je me sens coupable d’avoir été dans une vie antérieure l’une de ces charmantes petites créatures que l’on rencontre au fond des bouteilles de mescal & d’en ressentir à tout jamais un sentiment mélancolique de paradis perdu
je me sens coupable d’être tombé d’un tabouret de bar dans un palace pour vieilles dames déguisées en rockstar, après avoir éclusé sept bouteilles de dom pé 67 dans le seul but d’obtenir des notes de frais à déduire de mes impôts
je me sens coupable d’avoir arrêté de picoler alors qu’il y a des milliers d’envapés qui continuent chaque année à souffrir d’une cirrhose ou d’un cancer du foie ou des conséquences d’accidents provoqués par l’alcool
de même que je me sens coupable d’avoir arrêté de fumer alors qu’il y a des milliers d’embrumés qui continuent chaque année à souffrir pour les mêmes raisons, à décalquer sur les poumons en suivant les pointillés
& je me sens aussi coupable d’être tombé de cénobite en anachorète & d’avoir arrêté de partouzer alors qu’il y a des milliers d’obsédés qui continuent chaque année à souffrir d’un claquage de la bite, d’un durillon du clitoris, d’un anthrax max aux roubignolles, d’une overdose de chagatte folle, d’un lent pourrissement scrofuleux du scrotum & du gland, de gono, de blenno, de tréponem, de chancres mous, d’HIV ou de salpingite

je me sens coupable !… coupable !

je me sens coupable d’être né français, de parents français, d’arrière arrière etc… grands-parents français, dans un pays où les indigènes pendant l’occupation allemande écrivirent un si grand nombre de lettres de dénonciation que les nazis les plus compétents & les mieux expérimentés en matière de cruauté & de crimes contre l’humanité en furent stupéfaits & même un peu jaloux
je me sens coupable de pouvoir affirmer qu’aujourd’hui ce genre de pratique de délation typiquement française est toujours en usage & je prends à témoin certains policiers compatissants, certains douaniers écœurés, certains fonctionnaires de certaines administrations particulièrement troublés & choqués par ce genre de pratique
je me sens coupable d’imaginer la tête laborieuse de certains de mes voisins, de certains de mes proches, de certaines de mes connaissances, de certains petits vieillards crapuleux, baveux, bavards, envieux & dérisoires, appliqués à écrire consciencieusement ce genre de chef d’œuvre de l’anonymat
je me sens coupable d’avoir une gueule à être dénoncé !

je me sens coupable !… coupable !

je me sens coupable de garder mes lunettes noires de vagabond solitaire alors que la majorité de mes très chers compatriotes ont choisi de remettre leurs vieilles lunettes roses à travers lesquelles on peut voir les pitreries masturbatoires de la sociale en train de chanter : c’est la turlute finale !
je me sens coupable de remettre de jour en jour l’idée de me retirer chez mes Nibelungen intimes & privés dans la partie la plus sombre de mon inconscient afin de m’y repaître de ma haine contre la race humaine & même contre certaines espèces animales particulièrement sordides, serviles & domestiques que sont les chiens, les chats, les chevaux, les chèvres, les tamagoshis & les poissons rouges
je me sens coupable de ne pas être mort le 30 septembre 1955 un peu après 17h40 au volant du spider porsche 550 qui percuta le coupé ford de monsieur donald turnupseed
je me sens coupable d’avoir commencé d’arrêter de respirer alors qu’il y a quelques 6 milliards de joyeux fêtards crapoteux qui continuent de se battre entre eux & de s’accrocher à leur triste petite part de néant cafardeux

je me sens coupable !… coupable ! (bis)
coupable !… coupable !

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine, Patrice Marzin & Valentin Cobranera