tu vois moi, ben si j’étais dieu je croirais pas en moi, oh non ! mais si j’étais moi, ben j’me méfierais …/…
j’ai appris à jouer la guitare
avec la méthode ogino
émerveillé par l’art pour l’art
comme une poule devant un mégot
j’étais déjà un petit barbare
qui chantait pour sa libido
& franchement c’est beaucoup plus tard
que j’appris à être cabot
je ne chante pas pour passer le temps
mais pour me rentre intéressant
pour être chanteur populaire
faut avoir l’esprit de mission
la position du missionnaire
ça manque pas d’imagination
& je me jette sous les projos
avec mon sourire engagé
en me disant : vas-y coco
t’as la meilleure place pour draguer !
je ne chante pas pour passer le temps
mais pour me rendre intéressant
…/… le jour de ma naissance un éléphant est mort & depuis ce jour-là je le porte à mon cou !
je me fais un peu prétentiard
mais c’est la règle du boulot
si tu joues pas les vieux ringards
on te prend pour un rigolo
alors je me montre à la barre
avec mes trucs & mon zozio
pour pas pisser dans ma guitare
en refoulant ma parano
je ne chante pas pour passer le temps
mais pour me rendre intéressant
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
c’est juste une fille un peu perverse
qui me plante des couteaux dans les fesses
& qui me coince dans les urinoirs
en sortant sa lame de rasoir
c’est juste une fille un peu fritée
qui s’amuse avec ma santé
& qui m’dégoupille les gonades
juste au moment où je prends mon fade
oh ! tu n’es pas la première fille qui me tape
tape-moi encore… plus fort ! ah !
c’est juste une fille un peu rocky
qui grimpe à moto sur mon lit
& qui sort sa chaîne de vélo
en me disant : je t’aime saignant salaud !
c’est juste une fille un peu brutale
qui déchire mes chemises, mes futals
en me disant : fais gaffe baba cool
j’mets mes crampons gare tes bidoules !
oh ! tu n’es pas la première fille qui me tape
tape-moi encore… plus fort ! ah !
c’est juste une fille comme toi & moi
enfin je crois plutôt comme toi
une fille qui s’amuse dans la vie
& qui n’a pas honte quand elle rit
c’est juste une fille choubidoubidouwa ! (bis)
c’est juste une fille qui s’en balance
mais qui grimpe aux murs quand elle… oh ouais !
c’est juste une fille un peu rétro
qui rêve d’être une panzerfrau
& qui me déguise en nymphomane
pour que j’me tape son doberman
c’est juste une fille un peu olé
qui s’coupe les nibards pour frimer
mais c’est si bon de jouer son jeu
quand elle décroche le nerf de bœuf
oh ! tu n’es pas la première fille qui me tape
tape-moi encore… plus fort ! ah !
c’est juste une fille comme toi & moi
enfin je crois plutôt comme toi
une fille qui s’amuse dans la vie
& qui n’a pas honte quand elle rit
c’est juste une fille choubidoubidouwa ! (bis)
c’est juste une fille qui s’en balance
mais qui grimpe aux murs quand elle… oh ouais !
ah ! vas-y mimine fais-moi la cour
frite-moi la gueule ô mon amour !
vas-y déchaîne-toi sur mon corps
vas-y mimine fais-moi la mort
fais-moi la mort !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
c’était un mécano-métallo-mégalo
qui s’appelait chimie-travelo
il s’épuisait du ciboulot
dans un de ces si sots boulots
qui font de nous des bêtes à dodo
bien mûres & complétement frigos
elle c’est chipolata-delco
la p’tite amie du mécano
elle est belle, elle remue du pot
elle aime bien son petit mégalo
bien qu’elle soye un peu hystéro
& qu’elle s’envoye d’autres gigots
y s’sont connus à saint-lago
dans un de ces trains qui partent très tôt
qui reviennent très tard suivant les trots
de ceux qu’on doit mettre au métro
d’un coup d’œil au fond du rétro
ils ont vu comme ils étaient beaux
& se sont roulé le chicot
sans même retirer leurs mégots
mais gare mais gare à mon mégot !
s’écrie soudain le mécano
l’amour me mord, me mord la peau
l’amour nous rendra tous dingos
l’amour le mord, l’amour le moud
l’amour ça mord, l’amour c’est mou
l’amour ça meurt à la mi-août
sans mots sans remords ni… remous !
bientôt tantôt sans se dire un mot
les v’là coco chez un bistrot
à se faire des bécots dans les crocs
des vibratos dans le bas du dos
des trémolos sur le pipeau
tout en siphonnant leur pernod
mais l’plus beau c’est dans un pageot
d’un garno de la rue rambuteau
où ils continuèrent leur duo
dans la position de l’escargot
en s’faisant cadeau du pavot
qui leur poussait à fleur de peau
y s’sont perdus à saint-lago
dans un de ces trains qui partent très tôt
qui reviennent très tard suivant les trots
de ceux qu’on doit mettre au métro
d’un coup d’œil au fond du rétro
ils ont vu comme ils étaient beaux
& se sont roulé le chicot
sans même retirer leurs mégots
mais gare mais gare à mon mégot !
s’écrie soudain le mécano
l’amour me mord, l’amour me moud
l’amour ça mord, l’amour c’est mou
l’amour ça meurt à la mi-août
sans mots sans remords ni…
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet
c’est l’histoire d’un pauvre gars
courant la gueuse dans les balluches
quand t’as toute la semaine dans le baba
tu peux ben rêver d’une greluche
chevauchant sa motocyclette
sur les chemins du samedi soir
il dérapa sur ses roupettes
en entendant ce cri bizoire
les filles de la rochelle
ont attrapé le scorbut
mignons, finie la bagatelle
la charentaise ne répond plus… oh yeah !
le pauv’ gars bloqua son engin
en se croyant halluciné
puis il tendit ses esgourdins
espérant ben s’être trompé
oui mais tout soudain derrière lui
il entendit le cri fatal
qui semblait déchirer la nuit
de toute son horreur sidérale
les filles de la rochelle
ont attrapé le scorbut
mignons, finie la bagatelle
la charentaise ne répond plus… oh yeah !
assis sur le rebord du trottoir
avec sa tête entre ses mains
le pauvre gars broyait du noir
en triquant dur comme un vieux chien
& d’ailleurs à propos de chien
celui qui passait à c’te heure-là
lui qui n’avait envie de rien
eut droit à ce qu’il n’attendait pas… oh ?
les filles de la rochelle
ont attrapé le scorbut
mignons, finie la bagatelle
la charentaise ne répond plus… oh yeah !
le chien repartit la queue basse
sans avoir ben tout-tout compris
tandis que notre pauvre gars
lui se sentait tout rajeuni
il remonta sur sa moto
& s’en retourna dans la nuit
mais depuis dans tous les hameaux
paraît que les chiens courent derrière lui
les filles de la rochelle
ont attrapé le scorbut
mignons, finie la bagatelle
la charentaise ne répond plus… oh yeah !
la morale de ce cantique
pour ceux qui ne le sauraient pas
c’est que dans la vie faut être pratique
quand on veut ce que l’on n’a pas
quant à vous les pauvres fillettes
de la rochelle ou bien d’ailleurs
soyez donc un peu moins couillettes
voyez que les chiens nous font pas peur
(cheval – deux – trois)
les filles de la rochelle
ont attrapé le scorbut
mignons, finie la bagatelle
la charentaise ne répond plus… oh yeah !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
t’as été à l’herbe aux lapins
mais t’as fait un faux numéro
si tu crois que j’en ai du chagrin
téléphone à la météo
le ciel est bleu, le jour est J
la bombe est H mais mon grand-père s’ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
le canari s’est suicidé
avec une lettre de créance
mais n’en fais pas une céphalée
ton bateau repart pour l’enfance
& si le mien va s’échouer
j’en parlerai à ma psyché qui s’ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
ne cherche plus dans l’annuaire
j’ai mis les scellés sur mon cœur
mais passe plutôt chez le notaire
je te lègue ma part de bonheur
j’pourrai toujours me recycler
avec la veuve du fossoyeur qui s’ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
le marchand d’ordures est passé
je vais pouvoir m’évanouir
remonte-moi mes oreillers
je pars pour un éclat de rire
tandis qu’au loin j’entends sonner
les oreilles d’un sourd & muet qui s’ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
je jette mon dernier sac de billes
la tempête vient de s’apaiser
déjà les moutards de ma ville
viennent vers moi pour me regarder
il n’y a plus rien à espérer
puisque maintenant les enfants s’ennuient
comme des chiens dans des cimetières le 14 juillet
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
écoute-moi… écoute-moi mon amour… je claquerai connement la tête coincée dans un strapontin… ce sera pendant l’été de 1515 sur l’aéroport de marignane… je claquerai vraiment connement… mais je ressusciterai le troisième jour & ce troisième jour sera l’avant-veille de l’attentat de sarajevo… je passerai te chercher & tu me reconnaîtras facilement puisque je porterai mon éternel chapeau à cran d’arrêt & que j’aurai à la boutonnière une fleur de tournesol comme celle que tu aimes tant ! toi, tu te jetteras dans mes bras & alors je te dirai : souviens-toi ! souviens-toi mon amour… j’étais beau comme un passage à niveau et toi tu étais douce… douce comme les roubignolles d’un nouveau-né… souviens-toi… on avait des scolopendres qui dansaient dans nos veines et un alligator au fond de la cuisine sur la droite en entrant… mais si ! quand on entrait par la bouche d’incendie… dans ta bouche il y avait des sirènes qui chuchotaient des mots… des mots qu’on avait oublié d’inventer… des mots qu’on avait oublié d’inventer à cause de notre enfance malheureuse… à cause de notre enfance malheureuse… parce qu’on avait mal aux dents… on avait mal aux dents parce que toujours on nous obligeait à manger des sucres d’orges & qu’on n’aimait pas ça ! & puis après… après quand on se sera bien souvenu… quand fatigués de s’être souvenu… nos souvenirs ne seront plus que des loques… alors je te prendrai par la taille & nous irons nous promener à l’ombre des tilleuls menthe… tu me souriras… je te rendrai ton sourire & dès lors… dès lors nous ne saurons plus vraiment si ce que nous ressentons l’un pour l’autre : c’est de l’amour, de l’art ou du cochon ?
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Tony Carbonare
un jour… un jour ou l’autre, je sais que la police viendra chez moi pour une sombre histoire de mœurs ou pour me fournir des yogourts à la myrtille… à moins que ce ne soit plutôt pour l’affaire de cette madame müller… de rage, je jetterai mes chats par la fenêtre du douzième étage, je rentrerai mes gosses dans le ventre de ma femme & je leur dirai :
je ne suis pas le mari de madame müller ! depuis longtemps je ne suis plus son amant ! renseignez-vous… à l’agence des amants de madame müller !
messieurs de la police, je n’suis qu’un pauvre musicien, je joue de la chasse d’eau dans un orchestre de free-jazz… vous êtes un peu barjos mais, je suis un peu naze… mais, qu’est-ce que vous faites ? (bis) vous êtes fous ? (bis) non ! arrêtez ! arrêtez ! ah !… oui c’est moi… monsieur le commissaire, vous savez c’est pas tous les jours facile de vivre en société quand on a un peu d’imagination… monsieur le commissaire, j’ai ma névrose… mais monsieur le commissaire, qui n’a pas sa névrose ?
je ne suis pas le mari de madame müller ! depuis longtemps je ne suis plus son amant ! renseignez-vous… à l’agence des amants de madame müller !
je n’ai absolument aucun alibi, ce soir-là justement j’étais sur un coup… sur un coup foireux… j’étais entré dans un bar-tabac & j’avais demandé un paquet de cigarettes-filtre & trois timbres à 100 balles pour poster des lettres à quelques amis… elle est entrée à ce moment précis, nos regards se sont touchés… intérieurement, j’ai craqué… j’ai craqué… (bis) j’ai collé mes trois timbres à 100 balles sur mon paquet de cigarettes-filtre & j’ai fumé mes lettres !
je ne suis pas le mari de madame müller ! depuis longtemps je ne suis plus son amant ! renseignez-vous… à l’agence des amants de madame müller !
monsieur le président, cette insoupçonnable & somptueuse inconnue était vêtue d’un sweater de couleur pastel & d’un jean taillé dans de la toile d’emballage de la manufacture des armes & cycles de saint-étienne… quand nos regards se sont identifiés… j’ai simplement prononcé ces quelques mots : dis-moi qui tu suis… je te dirai qui je hais ! elle m’a répondu : prends-moi… prends-moi ! (bis) alors je l’ai prise & nos corps se sont mélangés sur le bitume du trottoir devant les yeux déchirés & hagards des badauds…
je ne suis pas le mari de madame müller ! depuis longtemps je ne suis plus son amant ! renseignez-vous… à l’agence des amants de madame müller !
entre ces quatre murs, je ne sais vraiment pas quoi faire pour calmer mon ennui… bien sûr, deux fois par jour un infirmier entre dans ma cellule pour contrôler & poinçonner mon ticket ! mais, pour me passer le temps… je n’ai guère que ce souvenir… que ce souvenir ! ce souvenir !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
tu traînes dans mes nuits comme on traîne à la messe
quand on n’a plus la foi & qu’on ne le sait pas
quand on traîne à genoux aux pieds d’une prêtresse
à résoudre une énigme qui n’existe pas
& tu lèves les yeux quand passent les cigognes
qui vendent la tendresse le soir au marché noir
dans la rue des travelos t’as rencontré guignol
qui s’était déguisé en poète illusoire
je t’autorise à me jeter (bis)
tu traînes ton ennui dans les rues de l’errance
& tu serres les poings au fond de mes envies
quand la ville dégueule son trop-plein d’impuissance
& nous jette trois sous d’espoir & d’infini
je laisse derrière toi des mégots de boyards
le cri d’une chanson & des bouteilles vides
au hasard de ma route entre deux quais de gare
je ne fais que passer, je n’aurai pas de rides
je t’autorise à me jeter (bis)
du fond de ton exil tu vois des processions
de chiens à demi fous qu’on relègue à la mort
tu vois des cathédrales qui affichent mon nom
pour un dernier concert à l’envers du décor
tu vois des échafauds qui tranchent l’innocence
& répandent la vie à trois mètres sous terre
où l’on voudrait aller quand on a joué sa chance
& qu’on reste KO la gueule au fond d’un verre
je t’autorise à me jeter (bis)
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine